Accueilchevron_rightL’Olivier, Le petit journal du Grand Lycéechevron_rightEADchevron_rightRester efficace et motivé en période d'enseignement à distance.

Nous repartons pour une nouvelle période d’Enseignement À Distance (EAD). Nous avons discuté avec notre conseillère d’orientation, Jackie Varin, et une de nos enseignantes maitre formatrice primaire, Céline Bibloque. Elles nous ont donné quelques conseils et astuces pour aborder au mieux cette période.

 

Il va sans dire qu’il est important de bien dormir, bien manger, bien bouger, etc. Nous ne reviendrons pas sur ces évidences. Ici, nous avons voulu savoir comment faire pour aider nos élèves, vos enfants pendant cette période.

Pour nos élèves du secondaire (6ème à la Terminale), nous avons discuté avec Mme Jackie Varin, conseillère d’orientation au GLFL.

Pour Mme Varin, les réflexes et la discipline à avoir en ce moment sont les mêmes que ce que nous devons faire en temps d’enseignement en présentiel. Et ça c’est rassurant.

Le principal mot d’ordre est : LA RECAPITULATION.

Tout d’abord il faut bien sûr planifier : planifier son temps de travail et le planifier « honnêtement » et de manière réaliste. Ce n’est pas la peine de planifier 3h de révisions de physique si c’est pour passer la moitié du temps à rêvasser. Il est important de connaître ses capacités, de planifier en conséquence, de respecter des pauses.

 

 

Suivre (ou aider à suivre) son organisation est aussi primordial : ré-ajuster ce qui à la base était prévu, faire un point parent-enfant chaque semaine pour s’assurer de la bonne avancée etc.

Et le point le plus essentiel selon Mme Varin reste la phase de récapitulation.

Pour les plus grands la récapitulation sera ce temps que l’on prend en fin de journée pour se rappeler, heure par heure ou matière par matière, quelles sont les notions qui ont été abordées et apprises. Peut-être regarder à nouveau son cours, peut-être faire des « fiches mémo », peut-être très rapidement, peut-être plus longuement, tout dépend. C’est ce temps, important, qui permettra à l’élève de se rendre compte s’il y a une notion ou une leçon qui lui a échappé pendant la journée. 

Pour les plus jeunes, ce temps de récapitulation peut se faire avec les parents sous forme du « racontes-moi ce que tu as fait aujourd’hui ».

Ce temps de récapitulation prend d’autant plus d’importance pendant ces temps d’enseignement à distance.

Nous avons aussi eu l’opportunité de parler avec Céline Bibloque, enseignante de CE1 et enseignante maître formatrice pour les années primaires. 

Ses années qui sont les années d’apprentissages de la lecture et de l’écriture inquiètent beaucoup les parents.

Là encore, Mme Bibloque rassure. Elle conseille aux parents en premier lieu d’être vraiment présent en appui. « Rester en retrait, et laisser l’enfant ne pas savoir. Ce n’est pas grave et c’est même normal de ne pas savoir. Aujourd’hui les enfants n’osent plus dire « je ne sais pas ». Pourtant on a le droit de ne pas savoir, on est à l’école pour apprendre. Et en EAD, on assiste en continue aux enfants qui regardent en l’air pour avoir l’approbation de leur parent. Et ça c’est bloquant, c’est bloquant maintenant, parce que l’enfant perd toute autonomie et toute confiance en lui. Et ce sera bloquant quand on va revenir en classe parce que l’enfant n’aura plus son parent à côté pour le rassurer ou lui donner la réponse et il aura perdu cette habitude de chercher, cette habitude d’accepter de ne pas savoir. » Le parent doit rester dans une optique d’aide «technique» (perte de connexion, etc.)

Pour l’apprentissage des gestes graphiques, c’est difficile à distance et il faut l’accepter. Mme Bibloque conseille de ne pas trop insister auprès des enfants pour que tout soit parfait. « Certains parents attendent de la perfection. Mais ça aussi ça peut bloquer les enfants. Certains enfants mettront 3 fois plus de temps pour faire une dictée parce que ce n’est pas parfait. »

Ce qui est important aussi c’est d’aider l’enfant à faire les devoirs qui sont demandés sans faire à sa place. Et ça, ça veut dire parfois rendre un devoir à l’enseignant avec des erreurs. Même si le parent corrige après avec son enfant et renvoie une deuxième fois le devoir sans faute. Il est essentiel que les enseignants voient les erreurs des élèves pour savoir ce que l’enfant sait faire seul. « Les parents ont toujours cette impression que nous évaluons en continu leur enfant mais ce n’est pas le cas ! Nous avons besoin de savoir ce que l’enfant sait faire seul pour savoir comment l’aider, comment le guider. »

Le parent ne doit pas non plus s’inquiéter si son enfant n’a pas bien compris les nouvelles notions apprises. Il ne doit pas hésiter à prendre contact avec l’enseignant au besoin mais surtout il faut garder en tête qu’une nouvelle notion ne sera pas vue en une seule fois. Elle sera vue, et revue et encore revue. 

De manière générale, Mme Bibloque conseille vraiment de privilégier la communication. Si un travail semble trop long, trop compliqué ou tout autre chose, ne pas hésiter à communiquer avec l’enseignant.

Bref le mot d’ordre : ne pas paniquer. Pas la peine de faire travailler l’enfant plus que cela n’est demandé, pas la peine de lui donner des cours particuliers en plus (surtout si les parents sont francophones*), laisser l’enfant faire autre chose l’après-midi. Même si ce n’est pas évident en période de confinement : faire la cuisine ensemble, le ménage ensemble, des jeux. 

Vrai en toutes circonstances mais encore plus en cette période si difficile : ne pas culpabiliser ! Ne pas culpabiliser l’enfant et ne pas se culpabiliser soi-même.

Un dernier point : ne pas hésiter à partager des moments de lecture avec l’enfant. Ne pas hésiter à lire à l’enfant, à partager ce moment même si l’enfant sait lire et qu’il est en CM2. Et la lecture ce n’est pas juste un roman. La lecture peut se faire sous différente forme : une BD, un magazine, un documentaire sur le foot ! Il faut aller vers ce que l’enfant aime. La lecture doit être un plaisir. « Raconter des histoires, lire des histoires c’est toujours très important.»

Mme Bibloque rassure également quant aux passages entre cycle en EAD, en primaire. Ne pas s’inquiéter. L’école primaire a cette tradition de la continuité, toujours appliquée pour les passages entre cycles**.

Et enfin à nos élèves, à vos enfants, nous leur conseillons de profiter des moments en dehors du travail pour se changer les idées, s’amuser, faire de l’art, de la musique. « Moi j’ai des élèves de mon CE1 qui des fois après les visios restent connectés pour se parler entre eux. Ça permet de garder le contact malgré le confinement, entre copains, sans adulte. Et ça c’est important. » Nous raconte aussi Mme Bibloque.

* « Pour les parents non francophones, l’aide d’un répétiteur peut aider, mais juste un répétiteur attention pas quelqu’un qui va donner du travail en plus. » (C. Bibloque)
** pour rappel : cycle 1 = PS-MS-GS / cycle 2 = CP-CE1-CE2 / cycle 3 = CM1-CM2-6ème

Propos recueillis par Dima El Kurdi