Accueilchevron_rightL’Olivier, Le petit journal du Grand Lycéechevron_rightart, dessin, maternelle, Noura Badran, primairechevron_rightRencontre avec Noura Badran : l'initiation à l'art dès l'école primaire

Malgré cette année particulière et même en période d’enseignement à distance les projets para-pédagogiques ont continué au GLFL et les élèves ont pu profiter de belles rencontres. Parmi celles-ci, Mme Noura Badran qui a travaillé avec nos CM2 et nos GS et qui a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à nos questions.

L’Olivier (L’O): Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Noura Badran (N.B.) :

Je suis une artiste pluridisciplinaire diplômée de l’Alba (Académie Libanaise des Beaux-Arts) en bande dessinée et Illustration. J’enseigne aujourd’hui à mi-temps à l’AUB (American University of Beirut) et continue à travailler sur des projets en freelance (Illustration / BD). Je suis également peintre aquareliste et chanteuse lyrique.

L’O : Est-ce que cela fait longtemps que vous intervenez en milieu scolaire ?

N.B. : Oui. Depuis 2012, année qui correspond à la sortie du 1er tome de la BD « L’histoire du Liban en BD – Les Phéniciens »que j’ai illustré, je donne des ateliers en bande-dessinée en milieu scolaire.

         

L’O : En quoi consistait votre projet avec les CM2 ?

N.B. : Les CM2 étudient cette année la révolution industrielle. Nous avons donc fait tout un projet qui lie la machine industrielle, la lumière et le thème de l’espoir : nous avons créé une machine à espoir !

    

L’O : En quoi consistait votre projet avec les GS ?

N.B. : Avec la classe de grande section, nous avons pris comme base l’album de Heng Swee Lim « Apolline et la vallée de l’espoir ». Ce livre parle d’une petite fille qui prend soin de ses tournesols mais un jour un grand méchant nuage sombre menace son coin de paradis. Heureusement à la fin Appoline arrive à sauver sa vallée de tournesols en ramenant le soleil. Après avoir raconté aux élèves uniquement le début et la fin de l’histoire, le projet consistait à imaginer comment Appoline allait réussir à combattre le nuage et à sauver les tournesols de l’obscurité.

 

L’O : En quoi et pourquoi un projet mené avec des enfants en maternelle est-il différent d’un projet avec des CM2 ?

N.B. : C’est effectivement très différent.

Les GS sont plus « délicats » et ont besoin de beaucoup plus d’attention. Il faut vraiment les guider dans leur pensées mais ne pas intervenir dans l’esthétique de leur dessin. Je les aidais en leur montrant quelques dessins basiques des éléments de l’histoire comme par exemple: le tournesol en deux versions, tourné vers le soleil et qui a la tête baissée dans l’obscurité.

Les CM2 ont beaucoup d’imagination, plein d’idées et sont encore à un âge où il n’y a pas d’inhibition. Il sont très spontanés.

Le point commun, quelque soit la tranche d’âge est qu’il ne faut vraiment pas leur montrer des images ou des illustrations avant qu’ils ne commencent à dessiner. Parce qu’une fois qu’ils ont cette image en tête, elle est insérée dans leur cerveau et les bloque à créer quelque chose de nouveau. Que ce soit en terme de concept ou de dessin. Je préfère les laisser travailler seuls au début et je ne leur montre des références visuelles que si ils sont vraiment bloqués.

  

L’O : Une question plus générale pour nos parents d’élèves de maternelle : est-ce que selon vous, des enfants peuvent être initiés à l’art dès le plus jeune âge, dès 3-4 ans ? Si oui, quel serait votre conseil pour sensibiliser les petits à l’art étant jeunes et tout au long de leur enfance?

N.B. : Oui tout à fait ! Dès le plus jeune âge ils peuvent leur donner des crayons de couleurs ou des feutres pour qu’ils « gribouillent » sur du papier. Ou avec de la peinture des mains déjà à l’âge de 3-4ans. Cela leur permet de s’exprimer et en plus ça les initie aussi aux couleurs.

 

Propos recueillis par Dima El Kurdi