Parenthèse
Le Grand Lycée est au centre d’une parenthèse.
Une parenthèse dans l’espace libanais : un lieu de joie, où les élèves et les professeurs retrouvent le parfum de la vie d’avant. Les bus arrivent, les derniers élèves se pressent pour entrer alors que déjà la sonnerie annonce leur retard.
Le portail se referme et chacun sait désormais qu’il y a ici des problèmes que nous pouvons régler collectivement, des problèmes scolaires.
Une parenthèse dans le temps mondial : celui de la pandémie. Un répit salutaire de quelques mois après deux années chaotiques où nous avons appris à faire l’école sans y venir, où nos relations se sont virtualisées, où nos vies se sont recroquevillées. Quel bonheur, alors de retrouver une école véritable, même masqués, avec des profs, des copains, des rires et l’odeur du four.
Une parenthèse fragile. Le manque d’essence ou d’eau, le retour de la pandémie, le retour de la guerre… autant de raisons qui peuvent refermer notre parenthèse à tout moment. Comment la vivre, dès lors, en sachant qu’elle est si vulnérable ?
Nous verrons bien. Ce qui compte, c’est que personne ne pourra reprendre ce que nous avons appris. Ce qui est dans la parenthèse est gagné pour toujours et, avec elle, l’espoir est revenu au Grand Lycée. Tout est plus cher, aujourd’hui au Liban. Alors ce temps de la parenthèse, il nous est plus cher aussi que tous les autres temps que nous avons passé à l’école. Les professeurs et personnels ont été présents et professionnels, les parents nous ont fait confiance, les élèves ont été exceptionnellement positifs durant ces quelques mois.
Sans doute, dans quelques temps, nous aurons oublié cette parenthèse, reprenant le cours normal de nos vies. Nous nous rappellerons du confinement et nous banaliserons ce temps où, le fait de venir à l’école, était considéré par tous comme une chose exceptionnelle. Profitons de notre parenthèse, de chaque instant.
Bonnes fêtes de fin d’année.
Jean-Marc Gavanon
Proviseur Adjoint