Accueilchevron_rightL’Olivier, Le petit journal du Grand Lycéechevron_rightCédric Toiron, nouveau bac, Spécialités, Terminalechevron_rightLe nouveau bac en 5 questions

2021 marque la première session du nouveau baccalauréat français général et technologique. En quoi consiste cette réforme du bac ? Quels sont concrètement les vrais changements pour nos élèves ? Nous allons répondre à toutes vos questions dans cette nouvelle rubrique de L’Olivier.

Nous commençons en ce début d’année par 5 questions à M. Cédric Toiron, proviseur adjoint lycée au GLFL.

 

1/ L’Olivier (L’O) : Dans quel but cette réforme du bac français a-t-elle été faite ? On entend beaucoup dire que ce nouveau bac prépare mieux aux études supérieures ? Est-ce le cas selon vous ? 

Cédric Toiron (C.T.) : 

Le but de ce nouveau bac est de rendre acteur l’élève dans son processus d’orientation. L’élève a la possibilité de construire son parcours en choisissant trois spécialités en classe de première qui correspondent à la fois à ses appétences et à son projet d’orientation dans le supérieur. On se rapproche des modèles anglo-saxons qui ont des disciplines majeures et mineures.

Avant, on était soit scientifique, soit littéraire. Ce n’est plus le cas. Les élèves ont donc la possibilité aujourd’hui de prendre deux spécialités très scientifiques, comme les mathématiques et la physique par exemple, et choisir une troisième spécialité comme la philosophie ou les sciences politiques. 

On a aujourd’hui une pluralité de parcours qui permet aux élèves de se construire au regard de ce qu’ils ont envie d’apprendre et au regard de ce qu’ils ont envie de faire dans le supérieur. C’est là une vraie richesse.

Oui, ce nouveau bac prépare mieux aux études supérieures, d’autant plus que les universités et les grandes écoles se sont aujourd’hui approprié ces nouvelles règles du jeu. Quand avant, elles imposaient par exemple l’obtention d’un bac S (scientifique) pour intégrer telle ou telle classe préparatoire, maintenant ce n’est plus le cas. Et il n’y aura plus une seule possibilité, mais des possibilités. Et c’est ce qui sera extrêmement intéressant, car il n’y aura plus un seul profil d’élèves dans une filière donnée. 

Cette réforme a obligé le lycée à changer mais oblige aussi le supérieur à s’adapter. On ne va plus avoir un seul type d’élèves avec un seul bagage commun mais des élèves avec leur pluralité de parcours et c’est là une grande richesse.

 

2/ L’O : Qu’est-ce qui change concrètement pour nos élèves en seconde et en première ? 

C.T. : 

Avant on avait un bac concentré majoritairement avec des épreuves en fin de terminale et quelques unes en fin de première. Donc un modèle qui peut inciter des comportements de type bachotage (on se referme sur soi-même et on revient en un coup sur tout ce qui a été vu pendant les deux dernières années pour une épreuve à un instant T). Cette méthodologie n’est plus celle qui est recherchée dans le monde actuel. La volonté était donc de faire un bac qui se prépare sur les deux années en continu avec trois types d’épreuves :

  1.  Les Epreuves Communes de contrôle continu : positionnées tout au long de l’année. 
  2.  Les Epreuves Terminales qui représentent encore 60% de la note. Elles sont échelonnées sur les deux années en ce qui concerne les spécialités. 
  3.  Le bulletin scolaire : Il comprend l’ensemble des notes obtenues en première et terminale.  

En résumé : 60% de la note est obtenue par les Epreuves Terminales et 40 % de la note est obtenue par les notes eues tout au long des deux années.

C’est un changement de modèle qui correspond à ce que l’on cherche, c’est-à-dire des élèves qui travaillent régulièrement.

D’ailleurs, il n’y a plus de bac blanc chez nous, maintenant il y a des devoirs communs pour chaque discipline, qui sont positionnés chaque semaine, et permettent aux élèves de se confronter tous à une épreuve identique et d’être corrigés par d’autres professeurs. Et ces notes intègrent la moyenne.

Autre grande nouveauté : la mise en place d’une épreuve orale avec un coefficient 10 en classe de terminale. C’est le deuxième plus gros coefficient du baccalauréat. Ce Grand oral oblige les élèves et le corps enseignant à s’adapter à cette nouvelle modalité qui est, encore une fois, une demande de la société : dans tout milieu professionnel la place de l’oral est importante. 

Au GLFL, cette épreuve est en quelque sorte préparée avant les années lycée puisque dès la classe de 4ème nous avons mis en place un oral d’Histoire des Arts. En 3ème, les élèves qui présentent le brevet français ont une épreuve d’oral. Et bien sûr à partir de la classe de première, les élèves seront préparés à ce Grand oral*. 

Donc voici les deux changements majeurs de ce nouveau baccalauréat : un baccalauréat étalé sur les deux années et un baccalauréat qui laisse sa place aux compétences langagières à l’oral.

 

3/ L’O : Quelle est la liste des matières du tronc commun en première et en terminale ?

C.T. : 

Les matières du tronc commun sont :

  • l’enseignement scientifique, 
  • l’histoire-géographie, 
  • les 2 langues vivantes, 
  • l’EPS, 

De plus, les élèves de première choisissent trois spécialités et à la fin de la première il en abandonne une. Cette spécialité abandonnée rentre dans ce qu’on appelle les Epreuves Communes. Les deux autres sont évaluées avec de gros coefficients en terminale. 

 

4/ L’O : Quelle est la liste des enseignements de spécialité proposés pour le bac général au GLFL? 

C.T. : 

Nous faisons partie des établissements qui offrons le plus de spécialités : nous en avons 8.

L’autre caractéristique du GLFL c’est que nous permettons toutes les combinaisons possibles. Il y a des établissements, au Liban notamment, qui ont pris la décision d’imposer certains choix et de dire par exemple « si vous prenez mathématiques et physique, vous êtes obligés de prendre SVT ». Donc ils recréent en quelque sorte des filières. Ce qui n’est pas dans l’esprit des textes. 

Le GLFL a souhaité garder cette possibilité pour tous les élèves de choisir le parcours qu’ils souhaitent. 

Nous sommes en pleine réflexion pour savoir si nous intégrons pour les prochaines années la spécialité « Art ».

En France, il a été question de la création de la spécialité EPS. Est-ce qu’on l’ouvrirait au GLFL ? La question se pose. Il faut bien noter que pour pouvoir proposer une nouvelle spécialité aux élèves la démarche est longue et prend au moins un an de présentation de dossiers etc. La création d’une spécialité est quelque chose de très lourd.

 

5/ L’O : A quel moment les élèves doivent-ils choisir leurs spécialités ? 

C.T. : 

En seconde.

Cette année, un temps de présentation aux élèves et aux familles est prévu pour expliquer chacune des spécialités : ce qu’elles sont et quel impact elles ont dans la construction d’un dossier pour les études supérieures.

Les élèves devront alors pré-remplir un questionnaire pour choisir les trois spécialités qui les intéressent. Cela correspond à un pré-positionnement. Avant les vacances de février, il y aura ce premier temps.

Ensuite il y aura un deuxième temps : la fiche-dialogue. C’est une fiche qui sera intégrée à Pronote dans laquelle les familles devront saisir leur orientation, et là, ils vont devoir pour le deuxième trimestre saisir les trois vœux d’orientation. Ces trois spécialités seront discutées en conseil de classe. A noter que le conseil de classe n’aura qu’un avis consultatif. Un élève peut avoir 2 en mathématiques, s’il souhaite choisir la spécialité « mathématiques », c’est son choix. Maintenant, nous, notre objectif est d’engager une discussion avec la famille, et d’essayer de les alerter sur les risques encourus de choisir une spécialité dans laquelle l’élève n’est pas en réussite. Voici le travail du second trimestre. L’objectif est d’arriver à la fin du second trimestre et de pouvoir arrêter les groupes dont nous allons avoir besoin l’année prochaine pour pouvoir calibrer le nombre de professeurs en fonction des élèves qui vont prendre telle ou telle spécialité.

Par exemple une matière scientifique ce n’est pas plus de 20 élèves par groupe parce que c’est de la manipulation en laboratoire etc. En fonction de chaque spécialité, il y a un nombre d’élèves différents par groupe.

Les élèves ont éventuellement une dernière possibilité de changement pendant le 3ème trimestre. 

Mais à la rentrée de la classe de première, en septembre, les élèves sont déjà officiellement inscrits au baccalauréat, il est donc impossible de changer de spécialité à ce moment-là. 

La seule chose qui est possible, et même obligatoire, c’est d’arrêter une spécialité à la fin de la première.

 

* ce Grand oral se déroule en 20 minutes, après 20 minutes de préparation. L’oral porte sur 1 de 2 questions qui correspondent aux spécialités choisies par les élèves.

 

 

Propos recueillis par Dima El Kurdi