Accueilchevron_rightL’Olivier, Le petit journal du Grand Lycéechevron_rightJackie Varin, nouveau bac, réforme, Spécialitéschevron_rightLe nouveau bac en 5 questions - épisode 2

Nous continuons cette rubrique en posant 5 questions à Mme Jackie Varin, conseillère d’orientation au GLFL.

 

1/ L’Olivier (L’O) :Comment choisir les 3 spécialités pour le bac général ? Nos élèves doivent-ils choisir  d’après leurs goûts, d’après leur niveau dans les matières concernées ou selon les études supérieures qui sont visées ?

Jackie Varin (J.V.) :

Ce que nous expliquons aux élèves au moment où ils font leur choix c’est qu’ils ne doivent surtout pas dissocier deux éléments qui sont très importants dans leur réflexion.

Le premier, évidemment, c’est leur projet personnel. A quoi ils pensent, quelles sont les différentes idées qu’ils ont pour la filière universitaire qu’ils ont envie de rejoindre et éventuellement le métier qu’ils ont en tête s’ ils en ont déjà une idée.

La deuxième chose qu’ils ne doivent pas dissocier ce sont leurs résultats scolaires. Il faut regarder les choses avec réalité, analyser leur situation scolaire dans les trois matières qu’ils vont choisir. Parce que oui je peux rêver d’aller sur la lune, mais si je n’ai pas les conditions physiques pour le faire, cela n’arrivera jamais.

2/ L’O : Y a-t-il des spécialités indispensables pour pouvoir entrer dans certaines formations ? Quelle est la meilleure façon de se renseigner à ce sujet ? 

J.V. :

Bien évidemment il y a des domaines dans lesquels certaines spécialités sont incontournables comme par exemple en ingénierie, médecine, pharmacie, nutrition, etc. Il est évident que les universités pour ces formations exigent des pré-requis. Mais dépendamment de chaque système universitaire, les choses peuvent varier.

Par exemple, un élève qui veut rentrer en ingénierie doit se mettre en tête que les mathématiques et la physique-chimie sont des incontournables. Dans le domaine médical, la SVT et la physique-chimie sont également des incontournables.

Pour ce genre de profil, afin d’éviter de regretter une décision, nous conseillons aux élèves de choisir en première les spécialités mathématiques, physique-chimie et SVT. Et de garder pour la classe de terminale le choix de laisser de côté la SVT (pour ceux qui se dirigent finalement vers l’ingénierie)  ou les mathématiques (pour ceux qui finalement veulent faire médecine).

A noter que les systèmes universitaires varient les uns des autres. Le système américain peut paraître plus flexible avec l’exigence d’excellence dans une des matières scientifiques, permettant de choisir une deuxième option « autre ». Le système français, en France permet un certain nombre d’«échappatoires » permettant aux élèves de passer par des classes préparatoires ou des licences qui finiront par les mener vers des facultés d’ingénierie ou de médecine par exemple. Le système francophone au Liban est moins flexible.  

3/ L’O : Le principe de mention est-il maintenu ? Le rattrapage est-il maintenu ? 

J. V. :

Oui les mentions sont maintenues. Il y a même une nouvelle mention : à partir de 18 de moyenne, le candidat au baccalauréat français reçoit les félicitations du jury.

Le rattrapage est maintenu à partir de 8 de moyenne.

 

 

4/ L’O : Dans quel cas, et à quel moment envisager un bac technologique ? Le bac technologique a-t-il également été réformé ? 

J.V. :

Le meilleur moment pour envisager le bac technologique, c’est en fin de 3ème. Mais il arrive que des élèves rejoignent un bac technologique en fin de seconde. Il leur faudra alors à la fin de leur BT2 (équivalent de la première) présenter 2 matières pour rattraper ce qu’ils n’auront pas fait en BT1 (équivalent seconde) dépendamment de la filière de bac technique qu’ils rejoignent.

Il faut bien noter une chose qui est très méconnue au Liban : le bac technique (comme on l’appelle au Liban versus bac technologique en France) donne la possibilité à l’élève de rejoindre l’université exactement comme le bac général.

En France, le bac technologique a été réformé de la même manière que le bac général. Il y a également un choix de spécialités à faire et les coefficients ont changé.

5/ L’O : Dans leurs attentes de l’avenir et dans leurs désirs d’études supérieures, qu’est-ce qui change pour nos élèves avec ce nouveau bac ? (est-ce qu’il y a une façon différente d’aborder son choix d’études ? de fac ? etc?) 

J.V. :

Ce qui change pour les élèves c’est que maintenant ils ont des responsabilités plus grandes. Ils doivent bien, stratégiquement, penser leur bac en gardant quand même en tête que ça reste un bac général. Aucune admission n’est signée en université, aucun contrat de travail ! Ça reste un bac général mais disons qu’on lui donne une couleur qu’on choisit soi-même. Plus qu’au temps des filières où le bac était choisi en termes de filière mais dans un programme défini et la coloration bien affichée et bien précisée par les programmes. Là l’élève peut d’une certaine manière carrément changer la couleur comme il veut. Parce qu’il fait une combinaison de spécialités, parfois d’après ses centres d’intérêts pour les élèves qui sont bons partout et qui par exemple envisagent de faire du droit ou des sciences politiques. Ils se retrouvent avec une grande liberté de choix dans les spécialités, ils peuvent « s’éclater » et avoir un super baccalauréat. La façon de travailler là est différente car ils ont fait un choix de matières qu’ils aiment.

Ceci exclut bien sûr les élèves qui ont déjà un projet d’ingénieries, médicale ou paramédicale en tête. Ces élèves doivent choisir une couleur prédéfinie alors que tous les autres ont vraiment la latitude de faire une combinaison de spécialités. Je rappelle que les coefficients de spécialités sont de 16, ce qui représentent quasiment le tiers du baccalauréat.

La façon différente d’aborder son choix d’études et de facultés va être justement dans cette variété de spécialités à leur disposition. Le GLFL propose 8 spécialités sur les 12 possibles avec ce nouveau baccalauréat. Ce qui donne à nos élèves la possibilité de combiner pas mal de choses. Un élève aura peut-être une spécialité qu’il est obligé de prendre mais il lui reste un choix très varié pour les autres.

 

 

Propos recueillis par Dima El-Kurdi